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Un peu d'histoire

L’atelier du peintre animalier au hameau Les Mortonnières



Les Mortonnières est un petit hameau de 3 maisons au bout d'un chemin, en bordure de la forêt de Bercée. C’est dans l’une de ces maisons, où se trouvait une marre peuplée de grenouilles sur laquelle je faisais semblant de pêcher, que mon grand-père avait établi son atelier et sa résidence.



Dans cette petite maison rustique, où l’on prend sa douche dans un tonneau, dans le jardin, non loin de la cabane qui sert de toilettes, que mon grand père avait installé son atelier d’artiste, dans cette nature qu’il savait si bien faire vivre par son crayon.



Dans cet environnement hors du temps et du bruit, il m’accueillait enfant et tous les détails des lieux sont encore présents à la mémoire tant ces moments firent mon bonheur. La disposition des lieux, les chambres dont la sienne qui  donnait directement sur son atelier, celle de mes parents où je dormais sur un lit de camp, la cuisine qui donnait sur le jardin par une porte dont la partie haute s’ouvrait séparément de celle du bas, constituant un mini théâtre pour mes scénettes enfantines…



Je me revois aller en sa compagnie au Mans, chez le marchand de couleurs, pour se fournir en toiles et pinceaux.



Cette vie simple, ces moments essentiels dans cet environnement préservé ont permis au talent de l’artiste de s’exprimer et à donner vie de façon aussi saisissante à ces sujets animaliers dans leurs attitudes authentiques.



Comment oublier ces moments passés en sa compagnie, ces heures passées à ses cotés, lui à son chevalet, ma grand-mère lui découpant des petits morceaux de jambons qu’il dévorait sans interrompre son travail.



Comment oublier ces promenades en forêt, ce vieux refuge de chasse dont les façades étaient  décorées de boîtes de fromages clouées, restes de festins sans doute  plus conviviaux que guerriers… Un petit ruisseau traversant la forêt sur lequel nous remontions le courant. Ces chemins bordés d’énormes pierres rouges où se prélassaient des vipères que mon père chassait de son râteau, et y découvrir des clairières envahies de fougères…


Comment oublier ces pittoresques voisins, Monsieur P. qui fabriquait des girouettes et de mystérieux appareils à prévoir la pluie, et mes copains, les enfants de Madame B., la Parisienne qui garde encore aujourd’hui la maison-atelier.



Tous ces souvenirs se bousculent et me font revivre avec un attendrissement nostalgique cette proximité affectueuse que nous avions mon grand-père et moi  en ces temps-là.



Ces œuvres qu’il m‘a laissées, j’en suis dépositaire affectivement, c’est à moi de les faire connaître et admirer et de  le faire reconnaître lui, l’artiste trop discret qu’il fût.



A mon grand-père,
Philippe GILBERT

 

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